mardi 19 août 2014

Braquage d'un convoi saoudien à Paris: comment opèrent les pirates de la route

L'attaque spectaculaire du convoi d'un prince saoudien soulève des questions sur la délinquance routière à Paris. Quel est le profil classique des malfaiteurs? Comment procèdent-ils? Eléments de réponse

Braquage d'un convoi saoudien à Paris: comment opèrent les pirates de la route
Deux camps s'opposent pour qualifier le braquage dimanche d'un convoi saoudien à Paris. Pour les syndicalistes policiers, le mode opératoire spectaculaire prouve qu'il s'agit d'un fait-divers rare, pour ne pas dire inédit. Pour le parquet de Paris au contraire, l'affaire reste dans le domaine classique du "vol à main armée en bande organisée." 
Police comme justice s'accordent néanmoins pour dire que les braquages routiers sont légions à la porte de la Chapelle (XVIIIe arrondissement de Paris), théâtre du crime de dimanche. "C'est la zone la plus criminogène de la capitale car elle fait la jonction entre le XVIIIe et la Seine-Saint-Denis", note pour L'Express Rocco Contento, membre du syndicat SGP Police, en charge de Paris. "Les possibilités de fuite sont importantes." L'autoroute A1, située à proximité, est un tracé idéal pour prendre le large rapidement. Cela a été le cas des malfaiteurs dimanche: ils ont emprunté l'axe pour se rendre en Seine-et-Marne où ils ont ensuite pris des routes de champs, moins exposées. 
"Les attaques de camions ou de fourgons vers la porte de la Chapelle, sur la route de l'aéroport, sont fréquentes", insiste un magistrat, cité par Libération. Deux aéroports se situent en chemin: l'aéroport de Roissy, où des fonds et marchandises peuvent circuler et l'aéroport du Bourget, connu pour avoir comme clients de richissimes hommes d'affaires. Au Parisien, un enquêteur fait d'ailleurs valoir que "de nombreux vols à la portière, et notamment au préjudice de personnalités, ont déjà été commis" dans le secteur. Lequel est dépourvu de vidéosurveillance. 

Les pirates repèrent les grosses voitures cylindrées

Les pirates de la route repèrent surtout les grosses voitures cylindrées. Ils prennent pour cibles "des femmes dans des véhicules de luxe, des touristes lestés de devises circulant à bord de taxis, et parfois, des voitures diplomatiques", énumère Le Figaro. Une femme russe, présentée à tort comme la fille du maire de Kiev, s'était fait notamment délester de quatre millions d'euros de bijoux sur l'A1 en 2010, pendant des embouteillages. Un cas rare car, la plupart du temps, les malfaiteurs ne s'emparent que de sacs à main, cartes bancaires ou petites sommes d'argent. 
"Les vols à la portière relèvent surtout du vol d'opportunisme. Ce sont des petits délinquants, parfois organisés, parfois non", observe pour L'Express Loïc Lecouplier, secrétaire national adjoint du syndicat de police Alliance, en charge de Paris. "Ce ne sont pas de grands bandits, comme cela a l'air d'être le cas dans l'opération saoudienne, où les individus sont bien renseignés, avec une logistique." Pour son homologue à SGP Police, les vols à la portière sont souvent commis par "des bandes de pays de l'Est, comme la Roumanie ou les pays balkans."
source:lexpress.fr

 

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