Beaucoup de monde, peut-être entre 15 000 et 20 000, des familles, des retraités, la manifestation de soutien à la Palestine, samedi, était festive et bien moins électrique que les précédentes. C’est le deuxième rassemblement autorisé à Paris et,comme le précédent, il s'est déroulé sans heurts. Les deux manifestations interdites, elles, s'étaient terminées par de la casse. Peu de temps avant de déboucher sur l’esplanade des Invalides, les manifestants ont même troqué les «Police sioniste» pour «Les CRS avec nous» !
La tête du cortège était menée par Alain Krivine, vieux militant du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), et figure de la cause palestinienne en France. Dans ses pas, les collectifs habituels, le Parti des Indigènes de la République (PIR) de Youssef Boussoumah, le Palestinian Youth Movement (PYM) d’Omar al-Soumi, EuroPalestine d’Olivia Zemor, haranguent la foule. De manif en manif, les mêmes slogans reviennent. De loin, «Israël Assassin, Hollande complice» et «Israël apartheid, boycott» sont les plus repris.
Houria, la cinquantaine, est indignée que l’on parle de guerre à Gaza. Pour elle,«une guerre, c’est quand il y a égalité de moyens». «Là, il s’agit d’un Etat, Israël, qui siège dans les instances internationales et qui viole les résolutions de l’ONU avec la colonisation. En plus, ils affament la population gazaouie avec le blocus, c’est intolérable.» Son amie Safia opine du chef : «Le peuple palestinien est asphyxié. Qu’on leur donne un Etat, bon Dieu, et qu’on en finisse. Cette situation ne peut pas perdurer 1000 ans.»