jeudi 31 juillet 2014

La mobilisation contre Ebola grimpe d'un cran

L'épidémie ne montrant pas de signes de ralentissement, les chefs d'Etat des pays les plus touchés ont commencé à prendre des mesures plus volontaristes. En Sierra Leone, le président Ernest Bai Koroma a décrété ce jeudi l'état d'urgence sur une période de 60 à 90 jours, éventuellement reconductible. Il a énuméré une batterie de dispositions, dont le placement en quarantaine des foyers d'Ebola, l'escorte des travailleurs sanitaires par les forces de sécurité et des perquisitions pour repérer les malades présumés.
Au Liberia, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a ordonné mercredi soir la fermeture de toutes les écoles, ainsi que celle des marchés aux frontières. Certaines localités ont été mises en quarantaine. Elle a en outre décidé le placement «en congé obligatoire de 30 jours» de «tout le personnel non essentiel» du secteur public et que la journée du vendredi 1er août serait «chômée pour permettre la désinfection des bâtiments publics».
Le décès d'un malade vendredi au Nigeria a intensifié la crainte de voir le virus s'étendre à d'autres pays. Plusieurs États africains ont ainsi renforcé leurs mesures de protection au cours des deux derniers jours.

Liaisons suspendues

La République démocratique du Congo, où le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976, a durci les mesures de contrôle des passagers pour tous les vols faisant escale au Nigeria, et le seuil d'alerte nationale a été relevé. Le Kenya et l'Éthiopie, qui abritent deux importantes plates-formes aéroportuaires africaines, ont annoncé jeudi avoir renforcé leurs mesures de surveillance dans les aéroports. Deux compagnies panafricaines, Arik et ASKY, ont par ailleurs suspendu leurs liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone.À l'autre bout du monde, la Thaïlande, le Japon et l'Australie ont également fait état de mesures préventives. A Hong Kong, ville densément peuplée de sept millions d'habitants précédemment affectée par des épidémies comme le SRAS, les autorités sanitaires ont annoncé qu'elles mettraient en quarantaine tout voyageur en provenance de Guinée, Sierra Leone et Liberia ayant des symptômes de fièvre, par mesure de précaution.
L'Organisation mondiale de la santé, consultée par l'Organisation de l'aviation civile internationale mardi, ne recommande toutefois pas de mesures restrictives immédiates sur le trafic aérien associé au trois pays africains. L'aggravation de l'épidémie pourrait néanmoins amener les transporteurs à revoir leurs mesures d'inspection des passagers.

«Faible risque en France»

En France, la ministre de la Santé Marisol Touraine affirme que notre pays «a les moyens de faire face à Ebola». «Nous avons mis le dispositif de veille sanitaire en alerte pour sensibiliser les professionnels de santé au diagnostic et aux modalités de prise en charge», explique la ministre dans une interview au Parisien jeudi. «Aucun cas importé n'a été signalé à ce jour (en France, ndlr), poursuit-elle. A l'heure actuelle, le risque d'importation du virus en Europe et en France est faible. (…) Pour autant, une extrême vigilance s'impose face à cette maladie à la fois très grave et très contagieuse qui progresse en Afrique.»
Le virus Ebola se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 % et il n'existe pas de vaccin homologué. Il se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.
Source:http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/07/31/22646-mobilisation-contre-ebola-grimpe-dun-cran

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire