mercredi 16 juillet 2014

Opposition et calamités verbales.


A l’issue de son premier congrès ordinaire tenu à Ouaga durant la fin de semaine, le Président de l’UPC, l’Honorable Zephirin Diabré a donné le fond de sa pensée. Sur RFI, il déclare : « Il sera plus difficile de réussir le changement  que l’alternance tant les attentes des Burkinabè sont immenses. » Je suis une citoyenne aux confins de Loropéni. Je suis interloquée. Je murmure et je retranscris pour toi, cher Zeph.  Ok ! Je te conseille de jeter l’éponge, mon fils. Tu peux aussi retourner dans la maison commune. Il n’y a pas de honte à se ressaisir. Puisque tu as essayé de faire valoir le « ôte- toi de là que je m’y mette », vainement. Je suis aussi tentée de te conseiller, cher Député, vu que tu es de l’écurie présidentielle du Président Compaoré, puisque seule l’impatience t’a poussé à franchir le Rubicon sans préalablement mesurer les rudes conséquences, incapable d’allumer la bougie du changement que le sage chinois te suggère, alors, maudis les ténèbres. Sinon, il t’aurait suffi de rester à ses côtés, et espérer, pourquoi pas, sentir venir ses moments d’assoupissement pour lui suggérer : patron, passe le guidon. Tu es fatigué.  N’est-ce pas exactement ta supercherie et ton impuissance que tu nous dévoilas, toi dont le parti se veut changement. Tu n’es pas obligé de changer le nom de ton parti, ton entreprise familiale. Face aux vrais défis de développement, tu as lamentablement abdiqué. Ainsi, tu ne peux pas délivrer la marchandise, disent les Anglo-saxons. Pour toi cher Député, alternance se réduit à vouloir faire du compaoré sans Compaoré. Est-ce là, une raison de nous incommoder avec tes menaces verbales ? Pire, tes explications sont des perles, peut-être pas rares, mais tout de même. Dire que quand « on est opposant, on est d’abord contestataire on dit non au Sénat, non au référendum ». Ainsi, on est opposant au Faso pour dire, sans raison, non. Effectivement, ton Non magique t’exonère de proposer du n’importe quoi du genre non à la souveraineté alimentaire à partir de Di. Dans ce cas. C’est simple ! dis non à toi-même et ta parole engloutit ta non proposition. Tiken Jah Facoly parlant des entourloupes de certains politiciens africains a pu entonner : On a tout compris ! Ecoute ce refrain, il émascule les opportunités politiques d’abord pour les offrir ensuite aux rêveurs optimistes. Ta cohérence est celle de ton rêve. On a tout compris !
Réflexivement, maintenant, que peut-on dire des incohérences idéologiques et sournoiseries tactiques de l’Honorable Zephirin Diabré? A peine un syndicaliste à la retraite a fini de décréter que les politiques néolibérales n’étaient pas une alternative aux fins de constituer une alternance pour les travailleurs et le peuple, pour les entrepreneurs qui attendent un programme attractif pour davantage créer de richesses pour les populations.  Non. Le Député a tourné casaque pour dire : non, je ne suis plus un néolibéral. Je suis un social-libéral. Résultat de fin de course : ni néolibéral, ni social, ni libéral. Bien ! Le changement suppose que tu offres une réelle alternative. Tu as avoué que tu es en-deça de celle-ci. Quitus ! Etre caméléon est un bon métier. Et puis, pourquoi ne l’avoir pas choisi comme ton symbole ? Après tout, ça a réussi au Président Mathieu Kérékou. Sauf que lui est un militaire de métier et le caméléon incarne le camouflage. Mais en plein Sahel, on voit tout. Rappelle-toi ce que notre premier Président Maurice Yaméogo disait avec son style à cœur ouvert. Que son âme repose en paix !
Ta sortie nous éduque assez sur le manque notoire d’intention de contenu mais aussi de votre capacité nulle de pouvoir la maintenir, contre vents et marées, au cœur de nos combats quotidiens, de nos rêves de progrès social pour tous. Ces combats, ces efforts titanesques du vaillant peuple du Faso, sont la trame de nos trajectoires de vie. L’UPC n’est donc pas, loin s’en faut, cette intention vigilante qui transperce tous les aléas de la vie politique nationale et surtout devant les « attentes immenses » des Burkinabè que tu sais seulement décrire. Dessine nous ton plan. Non, tu réponds. Mais, ton honorabilité aurait pu t’obliger à avouer que le Président Compaoré, comme un brise-glace, fend ces vicissitudes, comme volonté et comme ouverture. C’est à ce prix qu’il arrive à nous offrir l’espoir d’une vie meilleure et cet espoir est inscrit au cœur de son implication personnelle dans la construction du mieux vivre de chacun au quotidien, dans la paix et la stabilité. Car, il sait qu’au-delà de la vacuité programmatique de l’UPC, l’honneur des Burkinabè se dit dignité du travail.  Honorable, tu spécules sur les marchés financiers, introuvables. Et pour ensuite, prétexte pour la propagande, dire que l’Etat va arbitrer. Belle fiction ! Oui, mais l’Etat a toujours été un instrument de renvoi à l’universel des citoyens au moyen de principes de traitement équitable, impartial. Personne ne conteste cela sauf que l’état néolibéral tranche toujours au service des puissants puisqu’il fonctionne suivant la parole célèbre de Shakespeare : «quand l’argent précède, toutes les portes sont ouvertes ». Comme la Tour de Pise, l’état néolibéral est désespéremment penché en faveur des bureaucrates et noyauteurs en tous genres. Tant pis pour moi qui travaille à conserver les ruines de Loropéni. Inconnu au bataillon. L’état légal devient un vil instrument. Détestable ! Une idéologie aux abois partout vu les injustices systémiques qu’elle génère, ne peut nullement offrir une nouvelle ère faite de progrès, de fermeture des « fractures sociales » chères à Emmanuel Todd, chez nous, comme ailleurs. Vous avez renoncé au changement, pour emprunter le refrain de l’alternance comme il est mécanique ce beau refrain, la mélodie on s’en fout. Car incapable de nous offrir des avancées décisives comparativement à l’audacieuse politique de développement menée sous le leadership du Président Compaoré. Alors, renoncement pour renoncement, vous vous battez, opposants, pour que nous dont le seul bien est la souveraineté, nous renoncions à notre tour de demeurer un peuple souverain. Nous vous informons que nous sommes égaux en tant que libres. Nous sommes libres et on a tout compris. Merci Tiken Jah Facoly. Victor Hugo a écrit : « libérez la liberté, la liberté fera le reste ». Diancre! Pas pour dire non au projet agricole de Di par exemple. Etre opposant, c’est être contestataire, dixit l’Honorable Diabré. Libre, cette liberté autorise chacun à en faire ce qu’il veut au risque d’accepter l’inconfort auditif d’entendre des calamités. Ce qui n’est pas négociable, c’est notre souveraineté. Elle est nôtre. La consultation référendaire est un championnat populaire. Ni te sé, i bi bo  yé !
Fraternellement,
Miss Loropéni       

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