Un eurodéputé polonais
d'extrême droite a comparé mercredi devant le Parlement européen les jeunes
chômeurs de l'Union à des «nègres», suscitant l'indignation des élus de gauche.
Le monarchiste et ultralibéral Janusz Korwin-Mikke, 72 ans, a tenu ces propos -
en anglais - dans l'hémicycle du parlement à Strasbourg, lors d'un débat
consacré à l'emploi des jeunes où il entendait dénoncer le principe d'un
salaire minimal.
Lorsqu'une telle
mesure a été introduite aux Etats-Unis dans
les années 1960, «quatre millions de personnes ont perdu leur emploi», a-t-il
argumenté. «C'était quatre millions de nègres, mais à présent nous avons 20
millions d'Européens qui sont les négros de l'Europe», a déclaré Korwin-Mikke. «Oui,
ils sont traités comme des nègres», a-t-il ajouté, avant de conclure qu'il
fallait «détruire le salaire minimal et détruire le pouvoir des syndicats».
«Un scandale politique et une honte pour
ce Parlement»
Dans un communiqué,
les élus du groupe socialiste au Parlement européen, qui compte 191
députés, se sont indignés de cette «insulte raciste» et ont demandé au député
polonais de présenter ses excuses... ou de démissionner. De tels propos
«constituent une insulte pas seulement pour ceux qui ont une couleur de peau
différente, mais aussi pour tous ceux qu'inspirent les valeurs européennes de
dignité et d'égalité», a commenté la socialiste italienne d'origine congolaise
Cécile Kyenge, qui fut ministre dans le gouvernement d'Enrico
Letta. «Le comportement de M. Korwin-Mikke est un scandale
politique et une honte pour ce Parlement. Je l'appelle à présenter des excuses,
ou à abandonner son mandat», a renchéri le socialiste autrichien Jörg
Leichtfried.
Durant la campagne
pour les élections européennes, Janusz
Korwin-Mikke avait déjà créé la polémique en estimant que «probablement, le
Führer du IIIe Reich n'était pas au courant de l'extermination des Juifs». Son
parti, le Congrès de la nouvelle droite polonaise (KNP), clame vouloir
«démanteler l'UE de l'intérieur» car elle représente selon lui «un projet
communiste».
La présidente du Front
national (FN) français, Marine Le Pen, qui a cherché en vain
à former un groupe politique au Parlement européen avec d'autres formations
d'extrême droite, avait renoncé en juin à s'associer au KNP. C'est «parce que
nous avons des valeurs», avait-elle alors expliqué
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