mardi 23 septembre 2014

Arab Bank reconnue coupable d'avoir financé des terroristes



Un tribunal américain a, pour la première fois, jugé une banque coupable de financement du terrorisme dans une affaire civile. Arab Bank, plus ancienne banque privée du monde arabe, est accusée d’avoir facilité l’organisation d’attentats-suicide.

L’une des plus importantes banques du Moyen-Orient a été reconnue coupable par un tribunal new-yorkais de financer des terroristes. Arab Bank a, d’après le jugement rendu lundi 22 septembre, facilité l’organisation de plusieurs attentats meurtriers en Israël et dans les Territoires palestiniens durant la deuxième Intifada, au début des années 2000. C’est la première fois qu’une institution financière écope d’une condamnation civile aux États-Unis pour une affaire liée au terrorisme.
Les parents et proches de 300 victimes de 24 attentats poursuivent Arab Bank depuis 2004 et l’accusent d’avoir facilité le transfert de fonds effectué par des membres du Hamas soupçonnés d’être impliqués dans les attaques terroristes. La banque jordanienne a, d’après le tribunal, permis en toute connaissance de cause au mouvement islamiste palestinien de verser de l’argent à l’organisation caritative Saudi Committee. Cette ONG aurait, d’après les plaignants, ensuite reversé l’argent aux familles des auteurs d’attentats-suicide.
Pour en arriver à cette condamnation, l’accusation a dû convaincre les jurés que le Hamas était bien responsable des attentats en question et que le rôle de la banque était essentiel dans leur organisation. Un autre procès, distinct, doit se tenir pour évaluer le montant des dommages et intérêts à payer. Les familles des victimes reclament un milliard de dollars.
46 milliards de dollars d’actifs
Ce jugement "étend les effets des lois américaines [pour lutter contre le terrorisme, NDLR] à des territoires très éloignés, ce qui est très important", explique au "New York Times" Jonathan Schanzer, un ancien analyste des réseaux financiers des groupes terroristes pour le département américian du Trésor. Pour lui, ce verdict va amener les banques du monde entier à "reflechir à deux fois avant d’accepter une quelconque transaction financière" plus ou moins douteuse.
Pour Arab Bank, c’est un sérieux coup dur. Le verdict entache la réputation de cette institution financière, qui gère 46 milliards de dollars d’actifs, existe depuis 1930 et a été la première banque privée du monde arabe. Pour elle, ce jugement est "un simulacre de justice".
Les avocats ont plaidé que la banque avait autorisé des transactions pour des personnes qui ne figuraient sur aucune liste de terroristes. "L’accusation laisse entendre que des entreprises privées, comme des banques, devraient décider qui est un terroriste et qui n’en est pas un", a argué l’avocat d'Arab Bank pendant le procès. Pour lui, cette responsabilité n’incombe qu’aux gouvernements. La banque étudie l’opportunité d’interjeter appel.
Source:http://www.france24.com/fr/20140923-banque-arab-bank-justice-terrorisme-hamas-attentats-suicide-intifada-justice-finance-etats-unis-/

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