lundi 29 septembre 2014

Charles Blé Goudé devant la CPI pour tenter d'échapper à un procès


Charles Blé Goudé, l'ex-bras droit du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, comparaît à partir de lundi devant la Cour pénale internationale, afin de déterminer s'il doit être poursuivi pour crimes contre l'humanité.
Il espérait une audience d’"infirmation des charges". Charles Blé Goudé, l’ancien bras droit du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, comparaît à partir du lundi 29 septembre devant la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, afin de déterminer s'il doit être jugé pour des meurtres, viols et autres crimes contre l'humanité.
L'ex-chef des Jeunes patriotes, un mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, est considéré par l'accusation comme l'un de ceux qui ont le plus contribué aux violences durant la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 en Côte d'Ivoire, qui a tué plus de 3 000 personnes. "La thèse de l’accusation, c’est que Charles Blé Goudé a mis en œuvre, aux côtés de Laurent Gbagbo, une politique destinée à se maintenir au pouvoir à tout prix", rappelle Stéphanie Maupas, correspondante de France 24 à La Haye.
Lors de cette audience de confirmation des charges, la procureure Fatou Bensouda devra convaincre les juges que les éléments de preuve qu'elle a récoltés sont assez solides pour justifier un procès. Charles Blé Goudé, 42 ans, s'adressera quant à lui jeudi après-midi aux juges, qui ont ensuite 60 jours pour rendre leur décision.
"Que je sois déclaré innocent !"
Lors de sa comparution initiale en mars, celui qu’on appelait "le ministre de la rue" pour sa facilité à mobiliser les jeunes, était apparu souriant devant la cour et avait clamé son innocence des quatre chefs de crimes contre l'humanité qui lui sont reprochés. À savoir : meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
"Si je suis jugé pour ce que j'ai fait et non pour ce que je suis, que je sois déclaré innocent !", avait-il clamé, en écho à ceux en Côte d'Ivoire, qui accusent la CPI de rendre une "justice de vainqueurs".
Dans son mandat d'arrêt, la CPI estime qu’il est raisonnable de croire que cet ancien fer de lance des violentes manifestations anti-françaises en 2003 et 2004 recevait des instructions de la part de Laurent Gbagbo. Ce dernier comparaît également devant les juges de cette même cour, dans le cadre d'un "plan commun", pensé par l’ancien président et son entourage.
Selon le bureau du procureur, Charles Blé Goudé "donnait des instructions directement aux jeunes qui étaient systématiquement recrutés, armés, formés et intégrés à la chaîne de commandement des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes [FDS]".
"La présence de Charles Blé Goudé sur le banc des accusés devrait rappeler à ceux qui abusent du pouvoir pendant des conflits qu'ils ne peuvent échapper à la justice", assure Param-Preet Singh, de l'ONG Human Rights Watch.
"Si les juges estiment qu’un procès doit être ouvert, "la procureure pourrait demander que l’affaire Blé Goudé et l’affaire Gbagbo puissent être jointes pour que les deux hommes soient ensuite jugés ensemble", souligne Stéphanie Maupas.
Début septembre, après avoir douté de la solidité du dossier de l'accusation, les juges avaient confirmé de manière définitive que Laurent Gbagbo, 68 ans, serait jugé. Une date d'ouverture du procès doit encore être fixée pour celui qui avait été le premier ancien chef d'État à être remis à la CPI.
Avec AFP
Source:http://www.france24.com/fr/20140929-cpi-charles-ble-goude-cote-ivoire-jeunes-patriotes-comparution-proces-charges-gbagbo/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire