vendredi 5 septembre 2014

Une coalition anti-État islamique en Irak peut-elle inclure l'Iran ?

Les signes de la présence militaire iranienne se multiplient en Irak, alors même que les États-Unis souhaitent s’appuyer sur des "forces régionales" pour contrer l’offensive jihadiste. Peut-on pour autant parler d'une alliance américano-iranienne ?

Réunis en marge du sommet de l'Otan à Newport, au Royaume-Uni, vendredi 5 septembre, le secrétaire d'État John Kerry et le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, ont appelé les ministres d'une dizaine d'États membres de l'Alliance atlantique à la constitution rapide d'une "large" coalition pour "détruire" l'organisation de l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie.
Le président américain Barack Obama, présent également, s'est dit confiant dans la constitution d'une vaste alliance internationale, malgré les nombreuses questions encore en suspens. Outre les États-Unis, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Danemark, de la Turquie, de la Pologne, du Canada et de l'Australie étaient présents lors de cette rencontre en marge du sommet de l'Otan. "Ce groupe réuni ici ce matin constitue la base d'une coalition, a annoncé Chuck Hagel. C'est le groupe qui va permettre de former une coalition plus large et plus étendue dont nous avons besoin pour répondre à ce défi."
"Il faut attaquer [les jihadistes de l’État islamique] de manière à les empêcher de conquérir des territoires, il faut renforcer les forces de sécurité irakiennes et les autres forces régionales qui sont prêtes à les affronter, sans engager nos propres troupes", a ajouté le secrétaire d’État américain John Kerry lors de cette réunion.
Qu’entendent exactement les États-Unis lorsqu’ils parlent d’un recours aux "forces régionales" ? Les déclarations de John Kerry et d'Obama marquent-t-elles la naissance d’une alliance de circonstance avec l’Iran ? L’EI représente un ennemi commun tant pour Washington que pour Téhéran. Car le risque d’une prise de pouvoir des sunnites radicaux chez le voisin irakien est perçu comme un danger pour la République islamique chiite. Est-ce à dire pour autant qu’Américains et Iraniens sont prêts à collaborer sur le terrain ? Certains éléments portent à croire que c’est déjà le cas.
L’ayatollah Khamenei approuve en silence
D’après la BBC Persian, le Guide suprême iranien Ali Khamenei aurait approuvé une "coopération" de son pays avec les États-Unis pour lutter contre l’EI dans le nord de l’Irak. Une source a rapporté au média britannique que le Guide suprême iranien aurait autorisé "ses hauts commandants à coordonner des opérations militaires avec les forces américaines, kurdes et iraniennes". Un feu vert inédit : jusqu'alors, l’ayatollah Khamenei s'était toujours opposé aux "ingérences" extérieures en Irak.
Mais l'information de la BBC a rapidement été démentie par une source proche du Guide, citée parThomas Erdbrink, correspondant du "New York Times" à Téhéran, sur Twitter.
Source:http://www.france24.com/fr/20140905-iran-alliance-militaire-etats-unis-americains-irak-ei-jihadistes-etat-islamique-chiites-amerli/

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