Mahmoud Abbas menace de mettre fin à la réconciliation palestinienne

Le dirigeant de l’Autorité palestinienne a affirmé qu’il n’accepterait plus de partenariat avec le Hamas si la situation restait la même à Gaza. Selon Mahmoud Abbas, un gouvernement parallèle à celui d'union nationale gouverne le territoire.

Trois mois après sa formation, le gouvernement d’union nationale palestinien pourrait bien voler en éclats. Le président palestinien Mahmoud Abbas a en effet menacé, dimanche 7 septembre, de mettre fin à son partenariat avec le Hamas. Selon lui, les termes du contrat ne sont pas respectés et le mouvement islamiste garde toujours le contrôle de Gaza.

Scellé en juin dernier, ce partenariat était censé mettre fin aux divisions entre les deux directions palestiniennes, celle de l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas en Cisjordanie occupée, et celle du Hamas qui a pris le pouvoir par la force en 2007 dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre de ce gouvernement, Rami Hamdallah, affirme pourtant qu'il n'a jamais pu s'imposer à Gaza. "C'est comme si on m'avait attaché pieds et poings liés et qu'on me disait "maintenant, nage!"", résume l’intéressé.

Selon lui, "des employés des ministères à Gaza prennent encore leurs instructions de l'ex-gouvernement du Hamas". De fait, durant les 50 jours de guerre entre troupes israéliennes et combattants palestiniens à Gaza, du 8 juillet au 26 août, les instances à Gaza ont continué à fonctionner comme auparavant, les porte-parole des ministères restant inchangés, notamment à la Santé et à l'Intérieur, tandis que les forces de sécurité du Hamas continuaient de faire la loi dans l'enclave sous blocus israélien.

"Ce gouvernement d'union devait contrôler la Cisjordanie et la bande de Gaza, mais de nombreux obstacles l'empêchent d'exercer son travail", a déploré Rami Hamdallah.

"Gouvernement parallèle"

"Nous n'accepterons pas de partenariat avec le Hamas si la situation reste ainsi à Gaza où un gouvernement parallèle de 27 membres gouverne le territoire", a menacé Mahmoud Abbas samedi soir.

Une menace à laquelle l'ex-Premier ministre du Hamas a rétorqué depuis Gaza. "Les dirigeants responsables sont ceux qui sont prêts à affronter la guerre pour leur peuple", a-t-il lancé, se targuant d'avoir emporté la "victoire" face à Israël à Gaza.

Le mouvement islamiste reproche, de son côté, à l'Autorité de Ramallah de ne pas payer les salaires de ses quelque 45 000 fonctionnaires à Gaza.

Une question épineuse : d'une part, la communauté internationale menace de boycotter les Palestiniens en suspendant son aide si l'Autorité paye ces fonctionnaires et d'autre part, le Premier ministre affirme que le Hamas a lié la possibilité pour le gouvernement d'union de travailler à Gaza au paiement de ces mêmes salaires.

En attendant, le porte-parole du mouvement islamiste, Sami Abou Zouhri, a annoncé  qu'une rencontre sur l'application de l'accord de réconciliation conclu en avril était prévue "bientôt". Une rencontre entre représentants du Hamas et du mouvement rival Fatah. Outre les divisions internes, le gouvernement d'union doit gérer l'organisation des élections générales prévue d'ici la fin de l'année, une échéance que les experts estiment intenable.

Source:http://www.france24.com/fr/20140908-mahmoud-abbas-menace-hamas-reconciliation-palestinienne-gouvernement-gaza-fatah-rami-hamdallah/